• Le Mât
  • Le Près
  • Le Spi
  • Conseils de pros

 

Le Mât

 

La quête du mât

 

La quête est l'inclinaison du mât sur l'axe longitudinal, contrairement au cintrage (ou cintre) qui est la courbure du mât pour une quête donnée.
Augmenter la quête déplace le centre de voilure vers l'arrière du bateau, ce qui affecte la barre en rendant le bateau plus ardent (figure 2).
Diminuer la quête déplace le centre de voilure vers l'avant du bateau, ce qui affecte la barre en rendant le bateau moins ardent (figure 1).

 


 

 
Figure 1 Figure 1

 

Pour déterminer la quête idéale il s'agit de choisir la position où vous avez assez de barre dans peu de vent et où la barre n'est pas trop ardente par vent fort.

 

Le cintre du mât

 

Le cintrage du mât est la partie la plus dynamique du réglage du mât en ce qui concerne la vitesse.
En modifiant creux et dévers vous pouvez utiliser la même grand-voile pour différentes forces de vent et à différentes allures.
Le positionnement de l'étambrai par rapport à la tête de mât et à l'emplanture est le réglage le plus important. Il pourra provoquer un pré-cintrage visible à l'oeil nu alors que seul le foc est hissé.

 

Action sur la Grand-Voile

 

Lorsque le mât cintre dans sa partie supérieure, il aplatit la voile dans les hauts. Une courbure régulière du mât sur toute sa hauteur, lorsqu'il est pré-cintré par exemple, permettra d'aplatir harmonieusement la voile. Pour avoir de la puissance on met le mât droit.
Pour diminuer la puissance on aplatit la voile en cintrant le mât.
Attention un cintrage excessif du mât peut engendrer une cassure de la GV, reconnaissable à un amoncellement de plis en faisceau du guidant au point d'écoute et diminuer ainsi singulièrement la propulsion.

 


 

 

 
Mât droit Mât cintré Mât trop cintré

 

Action sur le Foc

 

Le pré-cintre vous permet d'aplatir la grand-voile tout en gardant la possibilité de naviguer avec un étai mou ou tendu. Le mou de l'étai donne alors le creux voulu au foc.

A l'inverse, en calant l'étambrai de façon à conserver le mât droit, vous pourrez tendre l'étai et aplatir le foc.

Attention : trop de pré-cintre empêche de raidir l'étai car un mât cintré ne supporte pas la compression.

 

Les barres de flèches

 

Les barres de flèches peuvent être modifiées à la fois en longueur et en angle par rapport à l'axe du bateau.

 

Cependant le rôle premier des barres de flèches est de tenir le mât et de transférer l'effort à la coque via les haubans et les cadènes.

L'efficacité du travail des barres de flèches est déterminée par le réglage en longueur et l'angulation.

La longueur effective des barres de flèches doit être mesurée selon deux axes : le latéral et le longitudinal.

 

  • Longitudinalement : p=L*cos(a)
    Plus p est grand, plus le mât est tenu dans l'axe et moins il aura tendance à modifier son cintre pendant la navigation.

  • Latéralement : l=L*sin(a)
    Plus l est grand, plus le mât est tenu dans latéralement et moins il aura tendance à déverser pendant la navigation.

 

Par exemple si le mât tend à déverser dans les surventes et que trop de puissance s'échappe, vous pouvez soit :

  • tendre l'étai pour raidir davantage les haubans mais cela modifiera la forme du foc et le cintre du mât

  • allonger les barres de flèches (et si besoin les ré-anguler) afin de mieux tenir la partie supérieure du mât. De cette façon vous ne rajoutez pas de compression dans le mât et vous ne modifiez pas la forme des voiles.

Ainsi, plus les barres de flèches sont longues, plus le mât est tenu.
Cependant il faut faire attention à ne pas trop rigidifier le mât afin de transférer la puissance du vent dans les voiles à la coque du bateau.

 

Réglages Vent d'Ouest

 

Pied de mat Barre de flèches : L
42 cm
face avant du mat jusqu'à cloison avant
L : 55 cm (axe à axe)
l : 50.5 cm
41 cm
face avant du mat jusqu'à cloison avant
L : 54 cm (axe à axe)
p: 22 cm
41 cm
face avant du mat jusqu'à cloison avant
L : 59 cm (axe à axe)
p : 29 cm

 

 

 

Le près

 

Le Vent d'Ouest est un quillard qu'il faut considérer comme un bateau lourd. Ainsi les réglages des voiles doivent être réalisés dans le but de lui donner de la puissance.

 

Le Foc, bien que sa taille (surface) soit faible, est l'élément propulseur primordial au près. C'est lui qui va donner au bateau sa vitesse. La Grand-Voile permet essentiellement de remonter au près.

 

Le tableau ci-après résume les réglages qu'il faut employer afin de pouvoir être compétitif. Ensuite chacun ajustera les réglages en fonction de la forme de ses voiles, de sa façon de barrer et de l'état de la mer.

 

  FOC G.V.
Vent Tension de
l'étai
Tension du
tissus
Position du
réa
Cintre Tension de
drisse
Tension de bordure
<5 knts Tendu Relachée Reculée Aucun Molle Relachée
5 - 10 knts Tendu + Toujours régler la tension du tissu de façon à avoir un tissu qui frise. Proche
cadènes
Aucun Régler pour obtenir un bord d'attaque frisant. Légèrement reprise
10 - 15 knts Tendu + Cadènes Léger Moyenne
15 - 20 knts Très tendu Cadènes moyen Moyenne
>20 knts Très tendu Cadène fort Tendue

Plate

 

 

 

Le Spi

 

Les spis les plus utilisés actuellement depuis la généralisation des parcours de type banane sont les spis radiaux.
Dans les régates avec triangles olympiques donc avec des bords de largue on utilise le spi tri radial.

C'est le barreur qui envoie le spi, l'idéal est de posséder le système de la pompe à spi qui se compose d'un clapet basculant permettant de hisser la drisse d'une seule main (l'autre est sur la barre) et d'un circuit d'élastique pour rattraper le mou de la drisse évitant ainsi les problèmes de nœud à l'affalage du spi. L'équipier lui, a déjà préparé le tangon sur le mât.

 

 

Vent arrière

 

Au vent arrière, le Vent d'Ouest est avantagé par rapport aux bateaux ayant un spi asymétrique qui ne peuvent tenir cette allure.
Les grandes lignes de réglages du spi pour le Vent d'Ouest sont les mêmes que pour d'autres bateaux, le tangon doit être à la perpendiculaire du vent, les deux points d'écoute (si possible) à la même hauteur.
L'équipier se concentre sur le réglage du spi et laisse au barreur l'observation du plan d'eau, des concurrents et la gestion de la tactique.
La manœuvre de l'écoute correspond à une manœuvre du bras, un spi "tourne autour du vent", pour être efficace, il doit bien se vider, un pli en son centre indique qu'il est trop bordé, il faut obtenir la fameuse "oreille" sur le bord d'attaque signe d'un bon réglage, ne pas avoir peur de choquer l'écoute en grand et de reprendre.

 

Le largue

 

Le largue est l'allure la plus physique pour l'équipage, mais surtout pour l'équipier qui doit être au trapèze dès que le vent monte et tenir en main l'écoute en charge car on ne met pas d'écoute de spi au taquet, il faut avoir pour s'aider une poulie à cliquet.
Le tangon au largue est monté au maximum pour ouvrir la chute du spi.
Quant le départ au lof se fait sentir, le barreur choque d'abord du hale bas de bôme, ensuite de l'écoute de GV.

 

L'empannage

 

L'empannage largue sur largue demande une certaine technique qui est facilitée par le système de la bille sur écoute.
Au vent arrière le but du jeu est de garder un spi bien gonflé et stable, le barreur prend en main les écoutes, l'équipier fait passer la grand-voile, se relève et fait passer le tangon à l'horizontal (la mâchoire sur le mat prend le nouveau bras).

 

L'affalage

 

L'affalage du spi, de par sa petite dimension, ne pose généralement pas de problème, on l'enfourne dans les bailles disposées de part et d'autre du mat après avoir rentré le tangon.

 

 

 

Conseils de pros

 


Par Thierry PICAULT(VO 310)

 

Navigation dans le Petit Temps

 

Les Vent d'Ouest s'égayent sur le plan d'eau. Petit temps, le but du jeu sera de ne pas casser l'erre du bateau. Quête à 7m 80, chute de voile très vrillée, le barreur s'applique à suivre l'évolution du vent, travail largement facilité par la finesse de la barre, l'équilibre de la voilure et la sensibilité de la carène. L'équipier, confortablement installé sous le vent, merci la profondeur du cockpit, applique une légère gîte pour réduire la surface mouillée.

 

Tous les déplacements sont doux pour ne pas casser l'aire. Une adonnante, petit choqué de voile et une auloffée tout en subtilité. Une refusante, virement de bord bascule, le barreur lofe, l'équipier le rejoint de son coté, le barreur ramène le bateau pour créer un vent apparent adonnant. Le Vent d'Ouest est reparti. Une zone moins ventée, l'inertie le porte jusqu'à la prochaine risée.

 

Départ de la régate, le Vent d'Ouest doit avoir de la vitesse. -10 secondes, le bateau doit déjà être lancé. L'équipier s'occupe de la tactique. La stratégie du bord de près sera par ordre d'importance, la conquête de la risée la plus forte le plus longtemps, naviguer dégagé par rapport à ses adversaires et sur le bord le plus adonnant par rapport au vent moyen. Grâce à une légère contre-gite, la bouée au vent est enroulée; la tactique revient au barreur. Choix du bord décidé pendant la fin du bord de près, tangon positionné, le barreur s'active sur la pompe à spi, l'équipier installe le tangon, le barreur réglant déjà le spi. L'équipier n'a plus qu'à faire aller vite le Vent d'Ouest : réglage du spi à la limite du fasseyement, équilibre du bateau, observation de la grand-voile. Le barreur guide le bateau à la recherche du vent le plus fort. Abattée dans la risée , auloffée dans les calmes.

 

Navigation dans la Brise

 

  • Dans le médium, si le clapot se renforce, les voiles sont creusées par une meilleure tenue du mât et une limitation du vrillage des voiles. Naviguer dans la brise en Vent d'Ouest demande une condition physique affûtée, n'oublions pas son poids de 370 kg. Cependant, l'accastillage du bateau, renvoi du hâle-bas et du cunningham, facilite la tâche du barreur.


  • Au près, la navigation est le même tempo que sur un dériveur le bateau le plus plat possible: réglage permanent de la grand-voile et du hâle-bas, équipage groupé (limitation du moment de tangage) et légèrement reculé pour que l'étrave affleure l'eau, le foc un peu plus bordé que dans le médium.


  • Au portant, si le Vent d'Ouest est plus lent à démarrer qu'un dériveur, il provoque les même sensations de planning sur les vagues avec plus de puissance, félicitation au 18 m2 de spi. Surtout ne pas hésiter à jouer avec les vagues pour amorcer le planning : coup de barre, bascule, et pomping sur le spi. A l'empannage, tout est plus facile, le Vent d'Ouest ne pose pas de problème d'équilibre. Si jamais le bateau se couche, pas de risque de dessalage.


  • Au largue sous spi dans la brise, tangon très levé, le barreur ne doit pas hésiter à choquer sa grand-voile et l'équipier au trapèze maximum à se reculer pour permettre au safran de garder toute sa manoeuvrabilité. Voila sûrement l'allure la plus physique pour l'équipier. Cherchant à positionner l'étrave en fonction de la vague, il manie le spi en prise directe et le poids de la coque se traduit directement en pression dans le spi, puis en tension dans l'écoute.

 

 

 

J'apprends à naviguer …

sur des paroles de Thierry Picault et Philippe Hervo
Villefranche sur Mer Mars 2001

 

Les grands principes

 

  • Faire de la vitesse avant du cap pour justement faire du cap !
  • Veiller à la bonne coordination des manœuvres et à leur vitesse d'exécution !
  • Veiller à l'assiette du bateau, toujours le maintenir à plat !
  • Analyser le plan d'eau !

 

Les manœuvres

 

  • Se mettre à la cape
    Mettre le foc à contre, choquer la grand voile, pousser la barre côté grand voile

  • Virement de bord
    Ne pas border le foc à fond dès la sortie du virement mais le reprendre progressivement surtout dans le petit temps et le médium, le bateau redémarre plus vite.

  • Passage de la bouée au vent L'équipier doit bien rester à la contre gîte (rappel ou trapèze) car dans le cas contraire le bateau va avoir tendance à lofer ce qui ne facilite pas le passage de la bouée.

  • Envoi du spi
    Ne pas se précipiter pour envoyer le spi, le but n'étant pas d'envoyer celui-ci le plus vite possible mais toujours de faire avancer le bateau le plus vite possible au bon endroit ! Au passage de la marque, on règle ses voiles et on fait le choix de la direction. Une fois la marque passée, l'équipier met en place le tangon qui a été pré-réglé à la fin du bord de près, le barreur monte le spi, l'équipier prend le bras puis l'écoute de spi.

  • Empannage sous spi vent arrière L'équipier passe l'écoute de foc à contre tout en tenant l'écoute de spi (le bras est au taquet de largue) puis il reprend le barbeur sous le vent en choquant l'écoute.
    Le barreur, barre entre les jambes, prend l'écoute et le bras de spi et fait porter le spi.
    L'équipier lâche le barbeur au vent. Le barreur abat pour empanner et l'équipier fait passer la bôme.
    Enfin, l'équipier place le tangon sur la nouvelle amure et reprend l'écoute ainsi que le bras de spi.
    Le barreur se rassoit sous le vent et règle le foc.

  • Empannage sous spi largue sur largue (avec le système de la bille de largue)
    Quelques secondes avant la bouée de largue du triangle olympique, l'équipier ou le barreur (au choix) place l'écoute de foc à contre.
    L'équipier reprend le barbeur sous le vent en choquant l'écoute (pour ne pas brider le spi). A la bouée, le barreur "pousse" la barre et empanne la grand voile. Au même moment, l'équipier largue l'écoute de spi, le barbeur au vent et tire sur le bras de spi pour le "balancer" de l'autre côté.
    Le barreur prend la nouvelle écoute de spi sans trop border pour ne pas gêner l'équipier qui place le tangon sur la nouvelle amure.
    Une fois le tangon repositionné, l'équipier reprend l'écoute de spi (avec la bille de largue, le bras s'est automatiquement bien positionné par rapport à l'étai).
  • Passage de la bouée sous le vent Ne pas border trop tôt le foc (avant la bouée) car il ne porte plus, mais le reprendre au moment où on passe la bouée.

 

La navigation

 

Au près, le barreur doit anticiper les risées. L'équipier au trapèze, le barreur lofe et choque la grand voile pour éviter la gîte puis il reborde. En conséquence, le barreur choque ou borde régulièrement sa grand voile.
Dans la brise il prend du halebas de bôme.
Plus il y a de vent, plus l'équipier au trapèze doit être proche du barreur et de la position horizontale (couple de rappel bas).
La sortie au trapèze doit se faire en position allongée et non debout.
Au portant le barreur lofe et borde sa GV pour « aller chercher » les risées, dans la risée il abat et choque sa GV.

 

Les réglages

 

  • Le tangon
    le tangon doit être perpendiculaire au vent (donc à la girouette).
    Plus on est proche du largue, plus il y a de vent, plus le tangon doit être "verticalisé".
    Plus on est vent arrière, moins il y a de vent, plus le tangon doit être proche de l'horizontale.
    On peut faire deux marques de pré-réglage du hale-bas de tangon sur le mât, ce qui permet d'avoir à l'envoi un tangon déjà positionné à la bonne hauteur.

  • Les voiles
    La grand voile doit être la plus creuse possible dans le médium et dans le clapot.
    Dans le petit temps, prendre un peu de bordure.
    Dans la brise elle doit être "plate", ne pas hésiter à prendre de la bordure et du cunningham.

    Le réglage du foc doit être reproductible et immédiat. Faire 3 marques sur le caisson au delà de la poulie du rail de foc qui correspondent à la position de votre foc ouvert, fermé ou très fermé.
    Mettre une marque symétrique sur chaque écoute que l'on positionnera quand on borde le foc en regard d'une des marques du caisson
    selon réglage souhaité qui est donc toujours le même selon la force du vent (petit temps foc plus ouvert, médium et brise foc plus fermé).
    L'étarquage du foc est grosso modo toujours le même sauf dans le tout petit temps où on relâche un tout petit peu.

    En ce qui concerne le spi, l'équipier règle le bras en le tenant au delà du taquet de largue, bras à l'extérieur du hauban.
    Ne pas brider le spi, border puis choquer pour lui donner le maximum de puissance.
    Au largue, le tangon est quasiment sur l'étai, au vent arrière il faut au contraire sortir du bras (tangon perpendiculaire à la girouette).
    Quand le spi s'écroule au grand largue, le barreur lofe, l'équipier ramène d'un petit geste sec le bras pour rétablir le spi.